Le Yoga du Cachemire

Le yoga du Cachemire est un yoga traditionnel qui est arrivé en Occident grâce à Jean Klein.

Jean Klein en a reçu l’enseignement du maître Cachemirien Dibiananandapuri Pantiji lors d’un long séjour en Inde où il étudiait l’Advaita Vedanta.

Depuis très jeune Éric Baret suit Jean Klein et celui-ci lui demanda de continuer d’enseigner cette tradition ancestrale non dualiste du yoga, ce qu’il a fait au travers de nombreux séminaires, entretiens et livres*.

Ce yoga Tantrique est fondé sur une tradition Shivaïte très ancienne. Il met l’accent sur l’écoute de ce qui est dans l’instant.

Aucune agilité ou compétence particulière n’est demandée pour pratiquer ce yoga.

Seule une authentique honnêteté de soi-même à soi-même, une présence nue, débarrassée de toute attente peut révéler et laisser vivre les multiples peurs et blocages engrammés dans l’espace corporel.

Dans ce yoga, une approche tactile, tranquille, minutieuse amène l’attention à explorer tout ce qui se présente sans rien rejeter, sans triller, sans juger...

Grâce à cette attitude libre de références on peut vider tous les encombrements. La sensibilité se déploie et la vibration du corps apparaît.

Les poses de yoga vécues dans cette intensité vont jouer avec les possibilités corporelles et permettre de laisser apparaître peu à peu des blocages enfouis au plus profond de soi... et ceux-ci vont se libérer sans la globalité de l’écoute.

Le yoga interne commence quand le corps est vécu dans son état vibratoire et que ce corps de vibration gère à lui seul les poses. De multiples possibilités sensitives s’ouvrent alors.

La respiration est un champ d’exploration et de sensations infini. La découverte du souffle offre une voie d’accès privilégiée à toutes les dimensions subtiles de soi.

Asana et Pranayama dans la pratique du Yoga du Cachemire libèrent des espaces de conscience qui révèlent la nature essentielle de l’être et permettent de retrouver l’émerveillement et la joie dans la vie quotidienne.

Au Cachemire, à partir du 7ème siècle de nombreux textes témoignent de ce yoga, en voici quelques uns :

* Vijnana Bhairava Tantra au 7/8 ème siècle ;

*Sivadrsti de Somananda, La vision de Shiva, 9ème siècle, école Pratyabhijnâ ;

*Tantraloka d’Abhinavagupta 10/11 ème siècle ;

*Verset sur la reconnaissance du seigneur, de Uptaladeva, 10ème siècle ;

*Réflexions sur la reconnaissance du seigneur, Abhinavagupta, 11e siècle ;

*Le coeur de la reconnaissance, Pratyabhijnâ Hrdayam, de Ksemarâja, disciple et cousin d’Abhinavagupta, 11e siècle.

La spécificité de cette tradition Cachemirienne vient d’une réflexion approfondie sur la nature essentielle de la réalité et de l’être humain. Les sages de cette lignée ont pensé et expérimenté que cette nature essentielle est déjà là, en arrière fond, en chacun, elle est juste à retrouver (d’où ”la reconnaissance du seigneur”) ou à dévoiler (sortir des voiles de Maya). Cela se fait sans rien changer et tout le monde, quel que soit son origine, peut y avoir accès.

Alors que dans les autres pratiques duelles du yoga enseignées en Inde (et en Occident maintenant), il s’agissait constamment de s’améliorer, de se transformer grâce à des exercices assidus ou de longues ascèses.

L’approche philosophique et corporelle du Cachemire est donc diamétralement différente de ces autres pratiques… Ici seul l’Écoute Attentive laisse vivre les multiples peurs qui ainsi se libèrent naturellement…

C’est infiniment respectueux de ce qui est, ce qui se présente peut être accueilli dans l’écoute… ainsi d’éventuelles modifications se font sans intention... d’elles-mêmes.

                                                                                                                                                                                                                                             Kate Giquel

Le Yoga du Cachemire